Semaine famille d’octobre

Raconte-moi une histoire… grâce au Kamishibai (紙芝居 )

Venez découvrir les histoires Kamishibai plurilingues créer par les enfants de structures d’accueil de la Ville de Genève

Faire du multilinguisme de notre société un levier pour favoriser l’égalité des chances et lutter contre les discriminations.

On vous emmène aujourd’hui sur les traces d’une tradition ancestrale japonaise, qui permet de raconter des histoires et d’ouvrir sur le rêve et l’imaginaire !

Le Kamishibai, petit théâtre en bois ou en carton (butai en japonais), naît au Japon au 12e siècle. Il était utilisé par les moines dans les temples bouddhistes pour transmettre des connaissances à un public qui ne savait ni lire ni écrire. Peu à peu, cette tradition fut oubliée. Elle a fait sa réapparition dès la fin du 19e siècle.

A l’origine, le gaïto (conteur) voyageait d’un village à l’autre avec sa bicyclette et son castelet en bois, pour raconter des histoires traditionnelles.

Avant de commencer sa narration, il vendait des friandises aux enfants et ceux qui en achetaient avaient le droit d’être placés devant le castelet. L’argent qu’il récoltait lui permettait de gagner sa vie.

Introduite en Europe dans les années 1970, le kamishibaï connaît actuellement un nouvel essor dans le monde entier et se diffuse en tant qu’outil pour la découverte du monde, l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, des langues et pour la promotion du plurilinguisme.

Sa composante théâtrale produit un effet magique et favorise la concentration des enfants et des adultes autour de l’histoire racontée. En effet, à travers les histoires kamishibaï enfants et adultes mettent en commun leurs émotions, leurs hypothèses, leurs images mentales, leurs réflexions et son message dans une élaboration collective du récit.

Coté  pédagogique

Tout comme le livre, le kamishibaï est un objet culturel qui entretient l’imagination de l’enfant, aide à prolonger sa pensée, favorise sa réflexion, ouvre son esprit et sa curiosité vis-à-vis des personnages et des récits qui habitent le théâtre de papier.

Il est, par-là, source d’enrichissement culturel et de développement cognitif car l’enfant apprend la concentration, la visualisation et l’imagination à l’écoute d’un récit.

Il apprend également à ordonner les séquences de la narration et à développer des stratégies pour les exprimer oralement ; à développer sa capacité de réflexion critique ; à avoir confiance en soi grâce à ses créations collectives et personnelles ; à stimuler son imaginaire.

Le Kamishibai est aussi un outil de socialisation car il offre l’occasion d’entamer un dialogue entre le conteur et son public, pendant et après la narration, aide à créer une atmosphère de confiance, accueillante et ludique, qui stimule l’expression personnelle et favorise la communication orale.

Kamishibaï et approches plurielles

Le kamishibaï, est donc un moyen envoûtant de raconter des histoires et un formidable outil pédagogique permettant de mettre en place des projets mêlant contes, arts plastiques, et, pourquoi pas, la diversité des langues…

A Genève, ville à la diversité culturelle et linguistique marquée, il est essentiel de favoriser l’ouverture aux langues dès la petite enfance, sans perdre de vue la nécessité de l’apprentissage du français, langue d’intégration.

Ainsi, en 2013, sous l’impulsion d’une motion adoptée par le Conseil municipal, le Service de la petite enfance de la Ville de Genève a élaboré en partenariat avec les Bibliothèques municipales et les professionnelles, des activités d’Eveil aux langues.

Dans le cadre des activités d’Eveil aux langues, toutes les langues ont la même dignité et le même intérêt. Les langues premières des enfants et de leurs familles sont reconnues, ce qui favorise la construction identitaire de chacun-e et l’apprentissage ultérieur d’autres langues. Les activités adaptées aux âges des enfants mettent aussi en évidence le rôle particulier de la langue commune, le français, et développent l’intérêt des jeunes enfants pour les langues en général.

En 2022, Le comité de l’Eveil aux langues de la Ville de Genève a lancé sa première édition du Concours Kamishibaï plurilingue. Vingt et un groupe d’enfant des structures d’accueil de la petite enfance ont participé.

Dans ce contexte Genevois, le dispositif théâtral du kamishibaï a permis de développer des activités autour des langues parlées dans le groupe des enfants, de découvrir d’autres langues et cultures, notamment celles des familles et d’impliquer activement les familles.

La Maison de la Créativité vous invite a découvrir tout au long de la semaine (cf planning) ces magnifiques histoires plurilingues écrites par et pour les enfants.

Bibliographie